On m'a offert un bouquin de SF ! Quelle drôle d'idée...
Le Barde dans la Machine écrit pour vous des élucubrations sur les mondes imaginaires. Pour faciliter vos choix de lectures, les publications sont regroupées en thèmes :
"Récits", des nouvelles (entières ou par épisodes) qui parlent de SF et de Fantasy. Les récits les plus longs sont publiés par épisodes, puis compilés.
"Contes de la Marche", qui regroupe des récits de Fantasy se déroulant un même univers.
"Lubies", des textes plus courts sur des sujets aléatoires.
"Bouquins", où je vous narre et critique mes derniers lectures.
"Carnets", de brèves observations ou impressions, en quelques paragraphes.
Yegar était un soldat de métier, un duelliste professionnel, un tueur qui se battait dans les fosses pour un public assoiffé de sang. La vie lui avait tout donné et tout repris.
Un jour, on lui demanda un travail inhabituel.
C’est une bouteille en verre blanc, banale et anonyme. Une trace d’étiquette arrachée, un goulot piqueté de traces de calcaire, et au culot une couche opaque, sombre, probablement biologique. Vous ne l’auriez pas remarquée, si ce n’était le papier roulé en tube qui repose à l’intérieur, incliné dans une posture d’attente. Le marchand des puces de Saint-Potrez-de-la-Mer, notant votre intérêt, vous fait l’article : une authentique bouteille à la mer de datant des premières années de la marine à vapeur, retrouvée sur la plage non loin de la paillote du glacier, vendue à prix d’ami. Après une hésitation, vous succombez à l’envie de faire le geste que l’histoire attend de vous, et repartez moins riche de 6,85 euros, une bouteille dans votre cabas.
C’est une matinée paisible et dégagée, ou bien un soir où les nuages dessinent dans le ciel des formes spectaculaires, éclairées par en-dessous des couleurs du couchant. Soudain vient le sentiment de surprendre une image unique et passagère, et l’urgence de la capturer avant qu’elle ne disparaisse. Puis la vérification du résultat sur l'écran de l’appareil, le suspense, parfois un soupir.
Deux jeunes gens marchent ensemble sur le chemin du travail. L’un d’entre eux est bien plus corpulent que la moyenne, le menton de l'autre s'orne d’une petite barbe mal entretenue. Ils se joignent à un flux de personnes qui se dirigent vers la même tour, où ils vont travailler toute la journée au service d’une organisation tentaculaire et bureaucratique. Ils semblent engoncés dans leurs uniformes professionnels, ont visiblement l'habitude de vêtements moins formels.